Le Butterflyland Tome 1 de Antoine Candeille.

Fiche technique:

Titre : Le Butterflyland Tome 1 – Ren(n)aissance

Auteur : Antoine Candeille

Genre : Dreampunk

Editeur : Dr. Oz

Année de publication : 2014

ISBN : 9782954847504

Quatrième de couverture :

« Bienvenue à l’hôtel Jules Verne ! »
Le gros problème? c’est que je n’avais aucune idée ni de ce que je faisais dans cet « hôtel Jules Verne », ni pourquoi je venais d’être propulsé en face d’un individu à l’allure rétro-futuriste dont le regard semblait me transpercer pour pénétrer ma mémoire. Après un long silence, j’essayais pour me rassurer de l’examiner afin de savoir qui était mon mystérieux interlocuteur?et son univers enchanteur dans lequel « ce qu’un homme rêvera, un autre le réalisera ailleurs? »
Et qu’allais-je apprendre entre autre chose ? Que ma présence allait chambouler cet univers, que l’on souhaitait m’éliminer car un homme, l’Amiral Bleu, régnant sur le monde des cauchemars, souhaitait du sang, un liquide introuvable dans cet univers, que j’étais le seul à pouvoir lui procurer. Mais le cas échéant, que fera-t-il de ce sang ? Quelles seront les dangers pour le monde ordinaire et pour le ButterflyLand ? Et qu’est-ce que le ButterflyLand, et à quoi sert-il ? Et?pourquoi moi ? En tout état de cause, j’avais l’étrange impression que je venais de rennaître ! Mais pourquoi renaitre avec deux « N », attendais-je une autre personne, mon double, pour compléter l’extase qui m’envahissait?

Ma chronique :

Cela faisait un moment que les portes de la Bibliothèque Oubliée étaient restées closes. Honnêtement ? Je pensais que vous étiez tous morts là dehors.

  • Bonjour !
  • Bonjour, jeunes étrangers, bienvenue dans la Bibliothèque Oubliée, lieu de mystères et de connaissances interdits au commun des mortels… Quel est l’objet de votre quête ?
  • Nous ne sommes pas là pour parler de ce que vous pouvez faire pour nous, mais de ce que NOUS pouvons faire VOUS, monsieur.
  • Monsieur ? Non.
  • Madame ?
  • C’est votre nom ?
  • .. Wouuuuuuuuuu (imite le bruit des vents dans les feuillages par une nuit sans lune).
  • .. d’accord… Eh bien, Ombre. Nous sommes membres du parti La Démocratie en Avant et nous venons vous parler du deuxième tour des élections municipales.
  • J’ai un cheval, vous savez.

Cette conversation n’a aucun sens ? Lisez le Butterflyland et on en reparle !

Bienvenue dans le Butterflyland, monde onirique et désuet dans lequel nous nous retrouvons tous lorsque nous nous endormons. Une espèce d’univers parallèle utopique censé faire évoluer les aspirations et l’imagination du monde des humains. Hélas, premier point qui n’a aucun sens : ce monde reste immuablement bloqué à l’époque des écrits de Jules Verne… Convenons du fait que cela est sympathique… mais où est le progrès là-dedans ?

Passons outre ce détail pour nous intéresser à l’histoire. Nous suivons Antoine (comme l’auteur, mais j’y reviendrais) un jeune… non… un vieux ?… non… On ne sait pas en fait… J’étais tenté au départ de me figurer Antoine comme un adolescent (vu que l’auteur lui-même nous avait présenté son roman comme un roman jeunesse) mais rien dans les pages de l’œuvre ne m’a permis d’en savoir plus sur son apparence du protagoniste principal et il en va, hélas, de même pour la quasi totalité des personnages qu’il croisera dans son aventure. On saura que Bérénice est belle… que Esther est moins belle que Bérénice…

Je m’égare… Reprenons donc… Antoine arrive donc au Butterflyland complètement amnésique (ce qui ne l’empêchera pas de critiquer tout et tout le monde comme un Monsieur-Je-Sais-Tout des plus pénibles) et on apprend très rapidement qu’il souffre de cette maladie qui affecte depuis bien trop longtemps les héros de romans fantastiques : le Syndrome de l’Élu. Antoine est celui que tout le monde attendait, il a un pouvoir que personne n’a dans ce monde des rêves : il peut tuer des gens… ou tout du moins, faire couler leur sang… Wahou ! Voilà un héros qui va être un modèle pour nos chères têtes blondes ! Katniss devient une figure de proue de la liberté et la résistance, Tom Ward a le pouvoir de repousser l’Obscur, Percy Jackson est le fils de Poséidon et Antoine du Butterflyland est le seul de son univers à pouvoir commettre un meurtre !

C’est justement ce pouvoir peu commun qui va lancer l’intrigue car le très méchant Amiral Bleu est à la recherche de sang… Antoine doit donc se préparer à défendre sa vie de rêve. Et comment va-t-il se préparer à cet affrontement inéluctable entre le Bien et le Mal  ?  Excellente question.

J’en sais rien.

Il passe plus d’une centaine de pages à se promener, à aller voir des gens qui lui confirment qu’il est l’élu, à s’entraîner, à se plaindre qu’on ne lui explique rien, à se faire donner des surnoms par les gens, à faire des private jokes sans queue ni tête. Il tombe amoureux du seul personnage féminin qui a une importance dans l’histoire et ça tombe bien, puisqu’il est l’élu… elle tombe aussi amoureuse de lui en un instant… Alors que le mec est quand même pénible, arrogant et… un peu sexiste je crois… C’est pas moi qui le dit, je cite :

  • Tu aimes les voitures ? […]
  • Sans plus… Enfin, oui normalement. J’aime les voitures comme une femme peut s’intéresser à la mode.

 Donc garçon = voiture, fille = fringues. Bravo Antoine ! En plus de vivre dans un XIXème siècle imaginaire, tu en as la mentalité.

Le pire, c’est que cette réplique est complètement gratuite. Les personnages parlent de voitures, sans qu’on en voit jamais aucune. C’est là pour moi un des défauts majeurs du roman. L’intrigue peut plaire, l’univers peut intéresser, les personnages peu ou pas décrits ? Mettons ça sur le compte de l’essence onirique du Butterflyland.

Le vrai souci c’est que Antoine Candeille écrit bien, mais Antoine Candeille écrit trop ! Vous n’avez qu’à regarder la 4ème de couverture…

Les décors ont droit à mille fois plus d’attention et de détails que les protagonistes. Les dialogues tournent en rond et n’ont pas plus de cohérence que ce sketch de début de chronique… On sent que les surnoms donnés au héros – qui, je le rappelle a le même prénom que l’auteur – sont ceux que l’auteur doit avoir reçus de ses propres amis.

Certaines comparaisons et métaphores sont à la limite du compréhensible et on se demande ce qu’elles viennent faire là. Vêtu d’un costume noir, Antoine nous dit qu’il a l’impression d’aller à des funérailles. D’accord. Quand, un peu plus loin, il commet une maladresse, il se compare à quelqu’un qui raconte une blague à une veuve pendant l’enterrement de son mari… Vraiment ? Il n’y avait pas plus simple ? Ou moins alambiquée du moins ?

Certaines choses ont droit à énormément d’attention au point qu’on pense qu’elles vont avoir de l’importance… et puis non ! Tout ça retombe comme un soufflet. Prenons le titre de ce premier tome Ren(n)aissance… avec deux N. Pourquoi ? Dans le premier chapitre, le personnage insiste bien sur le fait qu’il renaît avec deux N (oui, car il fait des fautes d’orthographes dans sa tête, tout comme l’auteur fait des coquilles avec son roman). On y accorde plusieurs paragraphes… et puis plus rien… Quoi ? Ça va revenir dans un autre livre ? Ou alors c’était juste un délire passager ?

Je garde le « meilleur » pour la fin : Il y a tout un passage où le grand sage du Butterflyland raconte qu’un écrivain dans le monde réel écrit les histoires du Butterflyland et en fait des jeux concours… Je n’ai rien contre une dimension « méta » mais celle-là est bien trop mercantile…

Vous l’aurez compris… Je n’ai pas très envie de me promener au Butterflyland…

received_6236823217171734608304856560875507.jpegOmbre

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