Fiche technique :
Auteur : Thomas Harris (USA)
Edition : Albin Michel
Année : 1981
Pages :
ISBN : 978-2266208918
Genre : Thriller
« Une image floue, violemment éclairée, se transforme en un lit : Charles Leeds se débat, Mme Leeds se redresse, se protège les yeux de la main, elle se tourne vers M. Leeds, pose les mains sur lui, roule vers le bord du lit et se prend les jambes dans les couvertures, elle essaye de se lever. »
(Page 89).
Le résumé :
Une série de meurtres terrifiants secoue les États-Unis. Tous suivent le même rituel d’horreur, tous sont signés d’un mystérieux Dragon rouge.
Un homme est sur une piste. Il s’appelle Will Graham. Il a déjà démontré par le passé sa curieuse aptitude à se mettre dans la peau des psychopathes, à adopter leur point de vue, à deviner leurs pulsions les plus secrètes.
Dans cette sinistre traque, il va rencontrer en prison un autre monstre : le diabolique Hannibal Lecter. Pour Graham, commence alors une lente descente aux enfers, dans le sombre psychisme de ces meurtriers en série, au risque de s’y perdre…
Mon avis :
Qui ne connait pas le célèbre cannibale Hannibal LECTER ?
Voici donc sa première apparition.
Comme dans Star Wars (Georges Lucas, 1977), cette saga est dans un ordre chronologique particulier. Dragon rouge est paru en 1981 où l’on connait déjà Hannibal. Il n’en est pourtant pas le personnage principal. Le silence des agneaux (1988) le met sur le devant de la scène. Et viennent ensuite Hannibal en 1999 et Hannibal Lecter, les Origines en 2001.
Dans ce premier tome de la saga « Lecter » d’Harris, on suit l’enquêteur Graham, qui est rappelé pour essayer de coincer « La Mâchoire ». Cet assassin s’en prend à des familles entières. Il tue avec sadisme et organisation.
Graham est un profiler. Il a réussi à arrêter Hannibal lors d’une affaire précédente. Fortement traumatisé par leur rencontre où il a failli mourir, il s’est retiré. C’était sans compter sur son ancien collègue Crawford, qui l’appelle à l’aide.
Tout l’intérêt de ce roman réside dans la psychologie du tueur car on connaît déjà son nom. Comme dans Columbo (à partir de 1968, avec Peter FALK), l’attrait est la traque du tueur. On entre dans la vie et les pensées de Dolarhyde jusqu’à son mode de fonctionnement. Son enfance perturbée et perturbante est en partie responsable de ses travers. Notre côté voyeur est servi entre l’enfance, la schizophrénie ou encore le sadisme qui sont mis à nu. Vous avez dit malsain ?
Cependant, une légère empathie m’est venue envers le meurtrier. On sent une certaine détresse due à la solitude, l’isolement à cause de sa différence physique et surtout au manque d’amour. Est-il le seul responsable de sa folie ?
Du côté de la narration, on oscille entre le point de vue de Graham sur un chapitre et celui la « Mâchoire ».
En sachant que la « Mâchoire » est le nom que les journalistes lui ont donné. Le tueur se présente sous le nom de Dragon rouge en référence à une peinture de William Blake. (Collection de quatre fresques du grand dragon rouge, 1805-1810).
L’écriture est précise et technique.
L’auteur ne nous épargne aucun détail que ce soit sur la façon de tuer du Dragon, ses sentiments de jouissance pendant l’acte de tuer ou que ce soit sur les procédures et protocoles d’enquêtes. D’ailleurs, même si Thomas Harris s’est fortement documenté, le processus d’enquête entre les différents services est lourd. Il nous explique toutes les étapes entre le bureau des « empreintes » ou « d’analyses » etc… Et clairement, c’est ennuyant. Cela n’apporte rien et ne fait pas avancer l’action.
Et, là vous vous demandez : où est Hannibal dans tout ça ?
Sa présence est justifiée par le fait que les enquêteurs, n’ayant aucune piste, se sont retournés vers les conseils du Dr. Lecter, psychiatre de formation. Le voilà donc consultant pour le Police. Qui mieux qu’un psychopathe peut comprendre un autre psychopathe ? Je ne pense pas que ce choix soit forcément judicieux. Il reste un tueur vicieux…
De son côté, la « Mâchoire » cherche une reconnaissance et partager son « art » avec un collègue. Il entre aussi en contact avec Lecter.
D’un point de vue scénique, ce roman est très bien travaillé avec des rebondissements intéressants. La fin est surprenante quoique prévisible.
Le jeu du chat et de la souris peut commencer. En espérant vous en sortir vivant…
Pour se procurer le livre :
Axelle GEORGES.